Le sel
J'ai entendu parler des salines de Taoudeni dans l'extrême nord du Mali où le sel est encore transporté à dos de chameau vers la ville de Timbuktu pour être ensuite chargé sur des pirogues pour l'emmener vers Bamako.
Au Niger je sais que dans le nord-est dans la petite localité de Bilma se trouvent des salines, ce sont les habitants qui en extraient un mélange de sable grisâtre et de sel, ils forment une sorte de pain à l'aide d'un moule conique en forme de cornet, fabriqué en cuir de chameau. Ces pains là seront acheminés vers la ville d’Agadez à dos de chameau également et seront vendus sur le marché en substitut au sel que les animaux domestiques ne trouvent pas dans la végétation qu'ils mangent et qui leur sert pour garder l'eau dans leur organisme. C'est donc un sel qui n'est pas consommé par les hommes.
En Algérie, c'est précisément dans la commune d’Idélès que se trouvent les salines de l'Amadror, à une centaine de kilomètres en direction de l'erg Tihodaïn. C'est dans l'oued de l'Amadror que se trouvent les mines de sel.
Au tout début de l'exploitation de ce minerai, des galeries avaient été creusées, le sel se présente sous forme de plaques pas très épaisses. Entre lesquelles une grosse couche d'argile mélangée à de la terre, les couches de sel sont d'environ 10 à 15 cm d'épaisseur alors que celles en terre sont de 50 à 60 cm. Les hommes creusaient jusqu'à une profondeur de hauteur d'homme les bras levés (une mesure appeler téhaddé) qui doit être d'environ 2,50 m. A cette profondeur ils atteignaient la quatrième couche de sel à laquelle ils ont même donné un nom, c'est la meilleure qualité, elle sera vendue le plus cher. La deuxième et troisième couche seront vendues aussi la première est laissée sur place.
Pour mieux comprendre, à cette époque lointaine, les trous de deux mettre 50 sont creusés et une galerie les reliera pour extraire essentiellement la quatrième couche.
Ces galeries furent abandonnées le jour où une expédition de sept hommes ont été ensevelis à tout jamais.
L'extraction du sel, continuera longtemps encore mais sous forme de cratères, plusieurs mines à ciel ouvert sont à admirer aujourd'hui dans ce site qui est classé patrimoine national et dont l'exploitation du sel est désormais interdite.