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La viande dans la vie nomade




Il est rare que l’on mange de la viande et pourtant ce n’est pas ce qui manque vu que, ce qui fait la vie nomade est justement d’avoir des chèvres et des moutons. Il arrive, quand les conditions le permettent, que les hommes partent à la chasse au mouflon. Pour cela ils posaient des pièges et ceux dont les économies l’ont permis se sont achetés un fusil. Il est à noter que les nomades sont de très bons tireurs, leur raison est que les cartouches sont chères et que l’on n’en trouve pas chez les marchants des villages.
Donc les troupeaux qu’ils font paître sont essentiellement destinés à être revendu en grande partie pour les fêtes de l’Aïd El-Kebir ou autres. Les occasions pour manger de la viande sont, lors de mariages, une naissance ou encore comme offrande pour rendre hommage aux personnes disparues.
Le lait des chèvres qui viennent de mettre bas est donné en petite quantité aux nourrissons que les mamans ne peuvent allaiter, le gros du lait est ensuite mit en fermentation afin d’en faire du petit lait, du beurre et des fromages.
Le lait frais est laissé au repos dans une outre en peau de chevreau (agiwer wan assisli) pendant un à deux jours pour ensuite être transvasé dans une autre outre (agiwer wan assindou) pour cette fois ci être baratté (battu). Pour cela l’outre est gonflée, car rempli d’air le lait y est battu plus facilement.
C’est le rôle des femmes de travailler le lait depuis la traite jusqu’à la transformation. La traite se fait deux fois par jour : très tôt le matin et le soir. Tôt le matin pour permettre aux bergères de partir avec le troupeau. Ensuite commence le barattage du lait. Il se fait pendant la cérémonie du petit déjeuner, la maman bat le beurre, en donne aux enfants pendant que le père prépare le thé matinal.
Ce beurre blanc tant aimé des petits, que l’on donne aussi aux nourrissons, sera ensuite cuit avec des plantes afin de pouvoir le garder plus longtemps, il sera entreposé dans une sorte de récipient en forme de jarre en peau de chameau (tahatint).
En ce qui concerne le fromage, il y en a deux sortes, un maigre (awillous ou iwillsan au pl.), on fera des petites boules, dont certaines seront consommées fraiches pour le plaisir. Le reste sera mit au séchage, cela prolonge la conservation et facilite le transport jusqu’aux villages où il sera vendu. La deuxième sorte de fromage est bien plus gras c’est (takamart ou tikamaren au pl.) qui après l’égouttage subira le même sort que les iwillsan et suivra le même chemin.
Le lait de brebis est moins apprécié et donc moins bu et transformé, par contre la viande de mouton se vend très bien sur les marchés. Il est à noter que les bêtes tuées sont de deux ans et demi et plus, la viande d’agneau est considérée comme fade.

© 2016 Daniel